Waterloo dans
la littérature :
Le
champ de bataille de Waterloo fut maintes fois, depuis le célèbre 18 juin 1815
et jusqu’à nos jours, un lieu de méditation. Décrit, raconté, chanté,
glorifié maudit, nombreux historiens,
écrivains, peintres de toutes nationalités en firent un site universellement
connu.
A
travers les quelques extraits qui suivent, on pourra cerner un peu l’opinion
de différents auteurs connus anglais,
français et belges.
George
Gordon, Lord Byron (1788-1824)
arriva en Belgique le 25 avril 1816, fuyant ses créanciers mais aussi son foyer
conjugal.
Byron
vénérait Napoléon depuis son adolescence et malgré sa nationalité anglaise, sa
défaite l’attrista. Il donna tout de suite le ton en trouvant la cause de
l’Empereur plus pure que celle de ses ennemis.
Il
n’hésita pas à écrire à propos de la « morne plaine » :
« J’ai visité avec attention celles de Platée, de Troie, de
Mantinée, de Leuctres, de Chéronée et de Marathon, mais le terrain environnant
Mont-Saint-Jean et Hougoumont semble laisser peu à désirer, si ce n’est une
meilleure cause et ce halo indéfinissable et frappant dont le temps auréole un
lieu célèbre, pour rivaliser en intérêt avec chacune de celles-là »
« Childe
Harold’s Pelgrimage » est un poème en quatre chants composé de 1812 à
1818.
« Childe Harold, ce jeune homme qui attend d’être armé chevalier
(est) la sublimation poétique de Byron (qui) se pose face à l’Angleterre en
exclu sublime et prophète incertain » (Dictionnaire
de littératures française et étrangères, Paris, Larousse)
Voici deux
extraits concernant Waterloo :
« Harold est au milieu de cette plaine
d’ossements, le tombeau de la France, le terrible Waterloo ! Une heure
suffit à la Fortune pour détruire les dons qu’elle a faits ! La
Gloire, aussi inconstante qu’elle, passe bientôt d’un champ dans un
autre ! C’est ici que l’aigle prit son dernier essor et fondit sur ses
ennemis ; mais la flèche des nations abat soudain l’oiseau orgueilleux qui
traîne après lui quelques anneaux brisés de la chaîne du monde : l’ambition
désespérée voit le spectre des peuples échapper à ses mains. »
« Justes
représailles ! La France ronge son frein et écume dans ses fers… Les
nations n’ont-elles combattu que pour vaincre un seul homme ? Ne se
sont-elles liguées que pour apprendre à tous les rois jusqu’où va leur
puissance ? Eh quoi ! l’esclavage sera-t-il de nouveau l’idole
plâtrée de ces siècles de lumière ? Irons-nous rendre des hommages aux
loups après avoir terrassé un lion ? Irons-nous fléchir humblement le genou
devant les trônes et leur payer le tribut d’une servile admiration ? Non,
attendez encore pour louer ! »
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Waterloo illustré |